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Rendez vous au golf… ...Old Course de Cannes


Interview de M. Jean-Stéphane Camérini, Propriétaire et Directeur général du Old Course Cannes Golf Links .
Depuis mars dernier, vous internalisez  l’entretien de vos trois parcours de golf.  Pourquoi une telle décision ? C’est un choix longuement mûri et particulièrement lourd de sens. L’entretien du parcours constitue l’essence même de notre métier, c’est le moteur de notre activité. Biensûr, face aux nouveaux modes de consommation de loisirs, notre activité ne peut reposer exclusivement sur la partie golfique. Mais n’oublions pas l’essentiel : l’attractivité d’un golf repose en grande partie sur le soin apporté à ses parcours. C’est un maillon important de toute une chaîne de services sur lesquels le Old Course a su, au fil des années, construire sa réputation avec l’organisation de plus de cinquante événements annuels de prestige, une restauration de grande qualité, des masterclasses avec des champions au sein d’une academy de haut niveau, des échanges internationaux autour de l’art de vivre réservés à nos membres, etc. Reconnu pour son savoir-faire en matière de prestations extra-golfiques et ses installations uniques (un parcours 18 trous, un parcours 9 trous, un Pitch & Putt 9 trous, une Academy avec 130 jeunes golfeurs), le Old Course se devait d’amener ses parcours à un niveau d’exigence identique à celui de la palette de services que nous proposons à notre clientèle.

L’équipe précédemment en place faisait du bon travail, mais après plus de quinze années de service et alors que notre contrat d’entretien arrivait à échéance, un nouveau souffle s’imposait pour répondre à cette stratégie d’élévation de la qualité de nos parcours. Certains diront que c’est un défi à contre-courant du contexte golfique actuel, où les golfs ont plutôt tendance à rogner sur les dépenses d’entretien des parcours et à externaliser cette mission pour se dégager des nombreuses contraintes et soucis quotidiens qu’elle implique en terme de ressources humaines, de logistique mécanique et de prévention des maladies. Pour autant, je suis profondément convaincu que des parcours transformés et sublimés renforceront l’attraction de notre domaine qui, pour le reste, est précurseur et reconnu pour son savoir-faire événementiel et réceptif.

 

Comment êtes-vous parvenu à la mise en place de cette transition ? La genèse de cette décision est née il y a plus de deux ans. C’est un travail conséquent qui s’inscrit sur le long terme et qui a surtout été engagé bien en amont des premiers tours de tondeuses ! J’ai en premier lieu renforcé l’équipe en recrutant en 2018 un directeur adjoint pour notamment co-piloter à mes côtés ce projet de grande ampleur. Il a fallu réaliser des simulations financières, contracter un emprunt de plusieurs millions d’euros, étudier les besoins en matériel et engager une phase de recrutement importante. Le choix des hommes constitue le socle de la stratégie du Old Course. Porter le blason d’un club historique comme le nôtre, cela oblige. C’est l’énergie positive d’une équipe qui fait en grande partie la différence, et par conséquent la réputation du parcours. Le meilleur projet du monde ne peut aboutir sans l’adhésion pleine et entière d’une équipe solide, avec qui vous partagez les idées, sur qui vous pouvez compter avec une totale confiance, et qui vont agir comme si c’était leur propre jardin et qui ne laisserons rien au hasard. Le choix du Green-keeper s’est porté sur Géraud Doyotte. Son expérience - notamment au Golf National -, son savoirfaire et ses qualités humaines sont de précieux atouts qui ont constitué le point de départ de cette transition. Entouré d’un fontainier et d’un mécanicien de très bon niveau, le trio a été composé quelques mois avant la date d’internalisation de l’entretien. Ensemble, nous avons construit notre feuille de route en s’accordant sur les objectifs à atteindre à court et moyen terme. Pour y parvenir, les choix des semences, des produits phytosanitaires et bien évidemment du matériel ont occupé le plus gros de notre travail hivernal. C’est à la fois fastidieux mais aussi passionnant de plancher sur des micros détails qui peuvent s’avérer essentiels sur le long terme. Une chose est sûre, j’ai souhaité ne rien laisser au hasard et doter mon équipe de jardiniers de moyens matériels fiables et de très grande qualité.
Jean-Stéphane Camérini, Propriétaire et Directeur général du Old Course Cannes Golf Links.

 


Vous avez notamment choisi GTF  pour vous équiper en machines. Pourquoi  ce choix face aux géants du secteur ? Pour ma part, j’ignorais que de telles machines reconditionnées pouvaient être acquises en dehors des Etats-Unis. Sur les conseils de Géraud Doyotte, et après avoir reçu des retours d’expérience très positifs, nous avons contacté GTF pour étudier une offre de machines reconditionnées car il était pour nous difficilement concevable de s’équiper à 100 % de matériel neuf. C’est aussi une démarche environnementale à laquelle je suis sensible. Après comparaison des offres, en bons gestionnaires et pour anticiper le roulement de notre flotte dans les années futures, nous avons opté pour un parc matériel mixant des machines neuves (Solvert) et reconditionnées (GTF). Toutes sont de la marque Toro. Nos différents interlocuteurs ont parfaitement saisi nos besoins et compris notre décision qui est celle d’une gestion d’équilibre entre la qualité et le prix. S’agissant plus particulièrement de GTF, les machines ont été livrées dans les délais, leur reconditionnement à la hauteur de nos attentes, et le suivi après-vente réactif. Mon équipe de Green-keeping est très satisfaite, par conséquent je le suis aussi.

 

Quelles ont été les difficultés rencontrées  lors du changement des équipes d’entretien ? On repart de zéro, ou presque. J’ai l’expérience du terrain et je connais par conséquent les spécificités des parcours que nous avons à entretenir et dont la base est saine. Mais le challenge est énorme avec une équipe renouvelée dans sa globalité. Il a fallu tout reconstruire, que ce soit par l’achat du parc matériel, des outils à main, mais aussi de l’atelier mécanique, le choix des semences, le ravitaillement en carburant, etc... Il a fallu reprendre possession du système d’arrosage et trouver le bon équilibre à l’intégration d’une douzaine de personnes au sein d’une entreprise désormais composée de plus de 40 salariés. Et tout cela bien sûr sans interruption de service et à l’aube d’une saison golfique particulièrement dense pour nous qui organisons jusqu’à trois événements par semaine avec des compétitions pouvant rassembler 250 joueurs sur un double shot gun quotidien ! Bref, un sacré défi !

 

Aujourd’hui, alors que la saison golfique  bat son plein, êtes-vous conforté  dans votre stratégie ? Après seulement cinq mois de prise de fonctions de la nouvelle équipe, la réponse est oui. Pleinement.  Les retours de nos membres et des golfeurs, qu’ils soient habituels ou de passage, sont unanimement positifs. Les parcours se transforment, nous sommes sur la bonne voie. Mais tout cela reste bien entendu très fragile. Pour pouvoir contempler un arc-en-ciel, il faut d’abord endurer la pluie. Nous sommes dans la période du “money-time” et le bilan ne pourra être tiré qu’à l’automne après de nombreux efforts qui restent à fournir. En toute hypothèse, il s’agit d’un investissement conséquent qui s’inscrit sur le long terme. Les projets pour les prochaines années sont ambitieux, mais la nouvelle équipe de green-keeping, envers laquelle je suis très exigeant au quotidien, a toute ma confiance. Et je suis pleinement satisfait des machines que nous avons choisies tout comme des relations que nous entretenons avec nos fournisseurs qui bénéficient par la même occasion d’une très belle exposition de par le positionnement du Old Course sur le plan international.

 

Quels sont les enjeux pour le Old Course côté terrain dans un proche avenir ? La meilleure façon de prédire l’avenir est de le créer. Cela passe inéluctablement par le travail. Chaque jour est un éternel recommencement, avec son lot de surprises, et elles sont nombreuses sur un domaine de 74 hectares qui reçoit chaque année plus de 55 000 golfeurs. Ce n’est que le début d’une nouvelle histoire puisque cette première saison, qui constitue une phase de prise d’informations sur la réaction du parcours face aux changements imprimés, va servir d’année référence. Nous allons intensifier nos efforts et notre programme d’intervention, fixé sur trois ans, va considérablement modifier l’allure de nos parcours. Le Old Course (notre parcours phare 18 trous) réagit pour l’instant très bien. Et la création de la magnifique pièce d’eau autour du green du 18 ainsi que le nouveau départ du trou n°3 sont très appréciés. Nous allons désormais retravailler nos bunkers et engager la réfection de tous nos départs à l’horizon 2022. Et puis, fort du succès rencontré par notre Pitch & Putt (Petit Prince) depuis sa création il y a cinq ans et compte tenu de la demande accrue de jouer sur des parcours accessibles, nous allons engager dès cet hiver un vaste programme d’embellissement du Grand Duc, notre parcours 9 trous qui est un formidable et indispensable outil à la création et à la formation de nouveaux golfeurs.

 


Interview de François Jullien, Président de Global Turf France.

François, c’est en février 2018 que Green  Magazine vous a consacré son dernier article. Vous étiez “la petite marque qui monte…”  Où en êtes-vous ? “J’ai beaucoup de plaisir à regarder derrière moi avec toute l’équipe et à analyser ces dernières années. Il y a 5 ans, à la création de Global Turf France, c’était un vrai pari de proposer sur le marché du Golf, une offre différenciante et novatrice. Tous les managers ou Greenkeepers de Golf en avaient assez de payer trop cher leurs matériels de tonte ou d’entretien de parcours en neuf, mais de là à passer sur du reconditionné… Ils avaient besoin d’être rassurés, et surtout de voir sur la durée, comment allait grandir notre entreprise. Beaucoup ont attendu que nos premiers clients partagent leur expérience d’achat. Je tiens d’ailleurs à re mercier toutes celles et ceux qui nous ont fait confiance dès le début et qui continuent aujourd’hui à travailler main dans la main avec nous. Mais la route est encore longue.

 

Comment se passe cette année 2019  pour Global Turf France ? Nous maintenons une croissance de 25 % par an, tout en fidélisant nos clients et en en séduisant de nouveaux. 180 Golfs nous font aujourd’hui confiance. C’est grâce à eux et à leur aide impliquée que notre marque se développe.

Cette année 2019 aura également été la première où nous avons eu le plaisir de participer à des réunions AGREF. Cela nous a permis de promouvoir notre savoir-faire et d’aller à la rencontre, sur le terrain, de ceux qui nous connaissent encore peu. Nous avons également commencé à intervenir durant les formations de l’école de Dunkerque. Il s’agit de donner aux futurs Greenkeepers la connaissance sur les différentes options d’achat qui seront les leurs une fois en poste. Mais au-delà de ces évolutions structurelles, nous avons vraiment passé un cap cette année…”.

 

C’est-à-dire ? “Durant ces 5 dernières années, nous avons répondu aux sollicitations de nos prospects ou clients sur des besoins de renouvellement de matériels concernant une, voire deux ou trois machines. Ces demandes pouvaient parfois être des compléments à des achats en neuf. Pour la première fois cette année, nous avons conclu d’importants partenariats avec des Golfs sur le remplacement d’une grosse partie de leur parc. Cela a notamment été le cas en Belgique, avec les Golfs de Five Nations et de Durbuy, et bien évidemment avec le Old Course de Cannes Mandelieu”.

 

Comment cela s’est il passé ? “Dans le cadre de la reprise intégrale de l’entretien du parcours, il leur était nécessaire d’investir dans un parc matériel complet. Dans les faits, Géraud Doyotte, m’a contacté pour m’expliquer le projet et les enjeux du Old Course de Cannes. Cet objectif stratégique entraînait des investissements lourds en matériel et en hommes. Les hommes trouvés, il fallait avancer sur les outils de cette nouvelle stratégie. L’ensemble des acteurs du Turf a été contactés dont Global Turf France. C’est ainsi que nous avons rencontré Jean Stéphane Camerini (propriétaire du Golf), Anthony Frémondière (Directeur adjoint) et Géraud. A l’issue de cette réunion, nous avons ensemble défini les besoins exacts et les spécificités de chaque matériel. Enfin, nous avons présenté un devis définitif sur du matériel intégralement reconditionné et garanti 12 mois, pièces et main d’œuvre. Puis, nous sommes passés à la négociation...”.

 

On peut négocier chez Global Turf ? “Notre éthique nous pousse à offrir le meilleur prix possible sur chaque machine, et ce quel que soit le client. D’ailleurs nos offres sont en ligne sur notre site : www.globalturf.fr C’est bien la preuve de notre transparence et de notre vo lonté d’offrir une lisibilité totale sur nos tarifs. Pour cette raison, notre marge de manœuvre financière est réduite et l’écart avec le prix du neuf est déjà très attractif pour que nos clients comprennent que c’est un prix net net. Néanmoins, quand un client vous demande un geste commercial sur une flotte de machines importante, il est possible de proposer une remise sur le volume réalisé…. Et Jean Stéphane Camerini est un négociateur très habile”.

 

Et concrètement, quelle était la taille  de ce marché ? “Nous avons livré 14 machines. Les livraisons ont commencé fin février. Monsieur Camerini a réceptionné sa dernière machine le 21 mai".

 

Quel traitement particulier a été réservé  aux machines ? "Aucun…. En tous cas, aucun de particulier. Les matériels destinés au Old Course de Cannes Mandelieu ont bénéficié exactement de la même attention que toutes nos autres machines. Il n’y a pas de petits ou de gros clients. Tous ont le droit à la qualité au meilleur prix. GTF n’est pas un vendeur de machines, mais un partenaire sérieux facilitant la bonne gestion des investissements matériels. Nous ne sommes pas preneurs de commande, mais nous sommes avant tout un apporteur de solutions. Nous voulons nous positionner sur le long terme auprès de nos clients en leur offrant notre savoir-faire, notre sens du service et de la qualité, notre capacité à sourcer les bonnes machines. Nous leur permettons ainsi de gagner de l’argent”.

 

“Géraud, après quelques mois d’utilisation  des machines Global Turf, quel est votre retour ? “Nous avons fait le choix, avec la direction du golf, de travailler avec un des partenaires historiques des golfs mais aussi de privilégier Global turf France pour l’achat de matériels reconditionnés. A la livraison des machines, celles-ci sont toutes d’un aspect de présentation très bon et de fonctionnement irréprochable avec en sus quelques machines qui ont reçues un traitement dans les ateliers de GTF qui fait qu’elles ont un aspect proche du neuf. Avec quelques mois de recul, il s’avère que nous avons rencontré des problèmes, de faibles ampleurs, avec les machines neuves comme avec les reconditionnées. L’essentiel est que ceux-ci soient pris en charge rapidement ; ce qui a été le cas. Un appel de ma part, étayé de quelques photographies pour un souci rencontré a toujours trouvé une solution dans la même journée avec l’envoi programmé de pièces de rechanges ou une intervention d’un prestataire mécanique dépêché par GTF. C’est ce que nous apprécions dans cette relation commerciale et qui nous lie”.

 

Alors Global Turf, c’est 0 défaut ? “Malgré toute l’attention que nous portons aux machines, elles restent des mécaniques de précision, fragiles et quelquefois malmenées. Nous ne sommes pas parfaits, mais nous mettons toute notre énergie à essayer de l’être. Et je redoute d’ailleurs le jour où nous penserons l’être. Nous risquons de perdre alors notre vigilance et donc une de nos plus grandes valeurs. Notre taux de panne est de 6 %. Les pannes électroniques sont les plus compliquées à diagnostiquer. Elles ne pré viennent pas et rendent la machine inutilisable en quelques secondes seulement. Le plus important pour nos partenaires, n’est pas que leurs machines aient zéro défaut, mais qu’en cas de problèmes, nous soyons présents à leurs côtés. Efficaces et réactifs... C’est cela un partenariat.


Comment définiriez-vous un client Global Turf France ? “Je ne sais pas s’il y a ‘un’ client Global Turf. Je crois plutôt qu’il y a des acheteurs gestionnaires, malins, qui recherchent la qualité, le service et le prix. Cela ne veut pas dire qu’ils achètent tous leurs produits chez nous, mais que sur certains modèles, ils peuvent privilégier nos propositions par rapport à celles venant du neuf. Il peut parfois arriver que les achats soient panachés entre neuf et reconditionné. Ce qui d’ailleurs soulève souvent pour les golfs de nombreuses interrogations sur les écarts de prix considérables existant aujourd’hui entre une Fairway neuve qui coûte entre 60 000 et 90 000 euros selon la marque, alors que le même modèle chez  nous, avec 10 00 heures seulement, se situe entre 30 000 et 40 000 euros...”.

 

Quelles évolutions chez Global Turf ? “Notre objectif est de continuer à développer des partenariats avec de plus en plus de golfs en France, mais aussi en Belgique, en Suisse, et dans les pays méditerranéens. Pour ce faire, nous allons augmenter notre stock de machines disponibles, afin d’améliorer notre réactivité et nos temps de livraison. Nous déménageons dans quelques semaines, dans un bâtiment de 1 800 m² plus adapté à nos flux de produits”.

 

D’autres nouveautés ? “Nous avons pris conscience de la pression environnementale que subissent les golfs. C’est pour cela que nous nous sommes lancés dans une certification ENVOL, première étape de la norme ISO 14001, adaptée au management environnemental des consommateurs. En effet, reconditionner des produits, plutôt que d’en acheter des neufs, impacte positivement l’environnement, réduit l’empreinte carbone, diminue les transports et l’émission de gaz à effet de serre. De plus, notre gestion des déchets (pièces, huiles, produits sensibles) et leur recyclage systématique, nous permet de tendre vers une entreprise éco-responsable. Une fois cette certification obtenue (6 mois), nos clients bénéficieront d’une mise en avant de leur démarche écolo gique. Leurs machines seront plus vertes... et ce quelques soient leurs couleurs de départ”.

 

En conclusion ? “C’est à nos clients que nous devons notre réussite et à toutes les marches déjà gravies. Mais nous sommes dans une démarche d’amélioration permanente. Amélioration de notre qualité, de notre service, de notre réactivité, de nos flux, de notre éco-responsabilité. “Arrêter d’avancer, c’est s’apprêter à reculer” disait Churchill. Nous continuerons donc à avancer... et à nous améliorer avec